Que l’on me
donne encore quelques saisons,
Ces frimas, ces jours bleus allant le long du
vent,
Ce regard ému
vers ce petit garçon
Qui courait
dans les sillons où se perd le temps.
Sentir, quand
descend le soir, aux fenaisons,
Le renouveau
des choses, l’éclat de tes yeux,
Tendre mes bras
invisibles comme un pardon,
Celui de t’aimer
dans l’ombre de nous deux.
Que l’on me
laisse l’étrange sentiment,
Quand vient cet
horizon, au seuil d’un berceau,
Celui d’être un
père sans l’être vraiment,
vieillir en l’enfant, chaque jour, d’un jour
nouveau.
Voir toujours,
dans le regard d’une mère,
Quand les heures
s’attardent en nos instants,
La vibrante
image de ta chair,
Tes sourires où
se perdent les tourments.
Que l’on me
donne la force d’étreindre
Cette aube
fragile, toujours plus lointaine,
Prolonger l’éclaircie,
sans jamais éteindre
La lumière,
entre nous, en nos veines.
Te lire en
songe, sans tourner la page,
Entendre en moi,
ta voix, au vent des matins,
Voir sur ton
front la lueur de l’âge
Sans jamais
craindre d’insupportables chagrins.
Puis au détour des
chemins de mon automne,
Partir
doucement, sans tes larmes d’enfant,
Là-bas, vers ce pays, que tu me pardonnes,
Et voir paraître un-peu de tes cheveux blancs.
A mon fils
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire